Il a traversé le siècle sans jamais rompre ses attaches avec les Eaux-Vives. Georges Berchten (1901-2000), dit « Coco », était encore à plus de 95 ans un spectateur assidu à Frontenex. Dernier témoin des plus grandes heures d’Urania, ce « battant » au souffle inépuisable triomphait en finale de la Coupe de Suisse en 1929. Avec l’international Edmond Loichot et le virtuose uruguayen Ross, il composait un trio médian de première force. Deux ans plus tard, il remportait une autre finale, celle du tournoi de l’Exposition coloniale à Paris, en 1931. Trois fois retenu dans les cadres de l’équipe nationale, il restait un amateur dans l’âme. Son unique salaire fut une chambre à coucher offerte par UGS en cadeau de mariage. Il ne porta que deux maillots au cours de sa longue carrière : le « violet » d’Urania et celui d’Union Saint-Gilloise, l’un des grands clubs belges de l’époque. Peintre-décorateur, il suivit les cours d’un institut célèbre de Bruxelles. Sans un veto de son père hostile au cyclisme, sa destinée sportive aurait été fort différente. Une première place au Tour du Lac chez les juniors témoignait de ses brillantes dispositions pour le vélo.